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Artistes XX siècle

La peinture écriture de Cy Twombly

Cy Twombly est né en 1928 à Lexington, en Virginie (sud des Etats-Unis) dans une famille cultivée. A partir de 1942 et pendant près de 10 ans, il suit une formation artistique à Boston et dans sa ville d’origine, puis à New York où il rencontre Robert Rauschenberg. Avec ce dernier, il passe deux semestres au Black Mountain College, université libre dans l’esprit du Bauhaus, en Caroline du Nord. A New-York, il découvre par le biais de plusieurs galeries, l’art des avant-gardistes tels que Jackson Pollock, ou Marc Rothko. Puis, Twombly s’exilera plusieurs fois en Italie et découvrira la forte lumière méditerranéenne.  Il admire l’art d’Alberto Giacometti et de Jean Dubuffet en particulier. A cette admiration s’ajoute la forte inspiration pour les motifs mythologiques antiques du à ses nombreux voyages en Italie. Le fait de vivre dans deux différents pays, permet à l’artiste de mélanger les deux cultures : à l’art américain il emprunte l’expressionisme abstrait, et à l’Italie il emprunte les origines de la culture méditerranéenne, au cœur de ses mythes fondateurs et des auteurs tutélaires de la littérature antique. L’art de Twombly prend ses sources dans la littérature l’érudition et  l’histoire de l’art de plus, Twombly a accordé une place primordiale aux récits d’Homère et notamment à L’Iliade. Le spectateur pourrait être au premier abord assez  distant face à ces toiles très intellectuelles.

Empire of Flora
School of Athens

Or, Twombly est subtile,  il rend hommage dans son art aux grands maîtres de la peinture : « School of Athens » pour Raphael, ou encore « Empire of Flora » pour rendre hommage à Nicolas Poussin. De plus, Twombly a accordé une place primordiale aux récits d’Homère et notamment à L’Iliade

venus 1975

Avec son principe de la « peinture-écriture », l’œuvre de Cy Twombly apparait dans un premier temps presque illisible aux spectateurs, il faut prendre du recul et observer minutieusement les détails pour comprendre. Ses premiers travaux sont en effet, marqués par les arts dits primitifs, c’est-à-dire, le graffiti et l’écriture. Les critiques vont fusés et caractérisent son art d’uniquement graphique se rapprochant ainsi de l’œuvre de Jean-Michel Basquiat : avec l’utilisation de mine et plomb associé à la peinture. Et c’est bien tout le travail de Twombly ; il réalise différents « griboullis » à la limite de l’illisible et l’associe à un pictogramme colorée que l’on pourrait comparer à une tâche. Ces deux éléments forment l’identité visuelle de l’artiste.

En 1951, l’artiste tient sa première exposition personnelle à la Saven Strairs Gallery de Chicago. Puis, sa notoriété ne cessera d’augmenter au niveau internationale ; Biennale de Venise en 1980, Exposition à la fondation Lambert à Avignon en 2007 puis rétrospective au Tate Modern de Londres, rétrospective au Centre Pompidou en 2008… En 2010, l’institution parisienne le Louvre lui commande de peintre le plafond de la salle des bronzes grecs, dans un bleu intense, un bleu à la Matisse ou de Giotto puissant.

«C’est vrai, j’ai peu utilisé le bleu, hormis ma dernière série exposée à Athènes. Pour moi, ce n’est pas le bleu de la Grèce, ni du ciel, ni de la mer. C’est le bleu de la peinture, le bleu de Giotto que j’ai recherché, un bleu simple et plein, entre cobalt et le lapis-lazuli»

Mais le peintre est également sculpteur, photographes de polaroids… Artiste touche à tout, Twombly est un peintre abstrait qui raconte des histoires. Les oeuvres de Cy Twombly se situent donc à la frontière entre dessin et parole, à un point tel que la limite entre les deux devient vague avant de disparaitre complètement. 

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