« Vous savez, pour moi la peinture… Et pus je vieillis, plus c’est vrai… Est un accident. Je la conçois, mais je n’arrive presque jamais à ce que j’avais prévu. Elle se transforme elle-même. En fait, je sais rarement ce que sera la toile et beaucoup de choses se produisent par accident, parce que cela devient un procédé de savoir quel élément de l’accident je vais choisir de préserver« . Francis Bacon.
On retrouve dans cette œuvre de l’artiste Francis Bacon né à Dublin en 1909, les conséquences de son enfance rigoureuse ainsi que des atrocités de la première guerre mondiale.
En effet, Francis Bacon est un enfant maladif et asthmatique, ajouté à cela une éducation plus que rigoureuse par son père, par la suite, il sera rejeté par son père lorsque son homosexualité sera découverte. Son enfance est rythmée par des voyages récurrents entre Londres et Dublin lors de la première guerre mondiale. Les traces de cette enfance compliquée se retrouvent dans le mal-être de ce protagoniste, seule élément composant l’œuvre.
Après ces nombreux conflits paternels, Francis Bacon décide de partir plusieurs fois dans la capitale française, n’ayant pas encore l’ambition d’être peintre. Là-bas, il mène une vie de bohème et découvre une collection de dessins du célèbre peintre Pablo Picasso, ces croquis surréalistes le fascine. Il s’agirait pour Bacon, du point de départ dans sa quête de l’art. A partir de cette exposition, il réalisera de nombreux dessins et aquarelles. En 1933, il peint Crucifixion qui est reproduite dans la revue Art Now.
1934, marque l’année de sa première exposition tenue à la Transition Gallery, mais qui se solde par un échec. De plus, en 1936, Bacon est refusé par André Breton, le chef de file du mouvement surréaliste pour exposé à l’exposition internationale du Surréalisme. Conséquence de ces deux évènements : l’artiste pense abandonner la peinture, et détruit plusieurs de ses œuvres. Puis, petit à petit, les galeries commenceront à s’intéresser à son art et le représenteront, débute ainsi le début de son succès. Il sera réellement reconnu après la seconde guerre mondiale, et les réactions seront très vives face à ses toiles et notamment la série des autoportraits.
En 1971, il peint ce tableau, représentant l’artiste lui-même en gros plan, sans trop d’expressions faciales, la toile perturbe son spectateur par ce regard vide et sa noirceur profonde. Bacon est quelqu’un qui a le goût pour la terreur, cela provient certainement des atrocités qu’il a pu voir durant la guerre à laquelle il était déclaré inapte.
Obnubilé par sa « laideur » tant physique que psychique, a peint plus d’une centaine d’autoportraits parfaitement défigurés, comme de la chair en dégénérescence.
Actualités Artistiques 